Après avoir lu le cri d’alarme d’Hubert Reeves « Nous sommes en train de vivre un anéantissement biologique » , il dit notamment ceci:

« La diminution des vers de terre, ça ne fait pas la une des journaux. Cependant, c’est tout aussi grave que le réchauffement climatique. Il faut alerter sur l’importance de préserver la nature sous cette forme qui est proche de nous mais que la plupart du temps nous ignorons, parce que ça marche tout seul« 

j’ai voulu vérifier par moi-même et comparer mon sol issus de la permaculture avec un sol de culture « classique ».

J’ai donc été dans un champ près de chez moi, à 20km du centre de Bruxelles, en région Wallonne et j’ai regardé ce que l’on trouve dans le sol.

J’en ai fait une vidéo éloquente: Sol fertile ou sol mort ?

Voici tout ce que j’ai trouvé de vivant dans le sol du champ « classique »: ….. rien!

Ni vers de terre, ni oiseaux, ni un quelconque insecte, rien qui bouge! on se croirait dans le désert du Sahara avec un sol qui est extrêmement dur alors même qu’il vient d’être retourné! En plus un signe qui ne trompe pas, il n’y a pas un seul oiseau dans ce champ, même pas une corneille ou un pigeon… et pour cause, il n’y a rien à manger.

Dans un champ comme celui-là, avec une terre qui a été stérilisée, la seule solution pour faire pousser des légumes est de rajouter des engrais chimiques, des tonnes de lisier de cochon ou du fumier d’animaux d’élevage. Le problème est que ces animaux ont été nourris avec des cultures « classiques » donc avec des pesticides, des médicaments avec des perturbateurs endocriniens, des OGM (directs ou indirects) dans certains cas etc… sans parler de l’emprunte écologique catastrophique de toute cette chaîne!

Et dire que l’on mange le produit de tout ça !

Ensuite je compare avec mon petit potager que je cultive selon les principes de la permaculture c’est-à-dire que mon sol s’enrichi au fur et à mesure qu’on le cultive et voici le résultat après seulement 3 ans:

Et mon sol était très argileux au départ (voir article Erreur de débutant!) mais j’ai laissé faire la nature en couvrant mon sol de déchets végétaux qui se sont décomposés naturellement ou en compost, surtout. ne pas retourner le sol mais l’alléger un peu à la grelinette si nécessaire et c’est tout.

Les agriculteurs devraient tous se poser la question:

« Est-ce que mon sol est vivant ou mort? » 

Bien entendu on va me répondre que pour cultiver à grande échelle ce n’est pas possible autrement et bien sûr que je vais leur répondre que ce n’est pas vrai!

Les cultures à grande échelle n’existent que depuis la seconde guerre mondiale et on a pas attendu les tracteurs et les pulvérisateurs pour nourrir les millions de gens qui vivaient déjà avant ! Le problème est le coût de la main d’oeuvre uniquement, il suffit de 5 à 6 personnes par hectare pour produire des tonnes de légumes totalement naturels.

Si l’état voulait faire un effort d’alléger le coût des salaires pour les petites mains nécessaires pour entretenir les champs, on donnerait du boulot à des dizaines de milliers de gens, on diminuerait fortement notre emprunte écologique, la population ne mangerait que des légumes sains et la bio-diversité reviendrait dans nos campagnes!

Il y a des expériences partout (notamment en Allemagne) pour convertir des sols morts en sols vivants par l’épandage de compost végétal, sans retourner le sol, les résultats sont excellent! Il faut replanter des arbres dans les champs, couvrir le sol avec du paillage, mélanger les espèces qui se protègent entre elles et limiter la mécanisation lourde qui tasse les sols et empêche la pénétration de l’eau!

En se rapprochant de la nature nous pouvons sauver l’humanité toute entière!